La couleur de l’asphalte

Série de photographies
10 FORMATS variables

OLIVIER ROCHEAU
NÉ À LA ROCHELLE, 1975
VIT ET TRAVAILLE à LA ROCHELLE

Olivier ROCHEAU est plasticien, son travail est déjà reconnu et a été gratifié par de nombreuses expositions et installations en France et en Allemagne, prix et commandes privées et publiques. Ses œuvres immédiatement reconnaissables, hors normes, colorées, généreuses offrent différents niveaux de lecture et dégagent toujours un sentiment très fort… Elles interrogent matières et couleurs entre abstraction et esthétisme… Cette écriture spontanée, qui joue avec les codes de l'enfance donne à voir paradoxalement un univers abouti, sophistiqué, rigoureux. L'artiste met en forme, met en place, via un vocabulaire particulier, une architecture, une ossature, dans leurs plus stricts dénuements… Entre ascèse et flamboiement, un « monde » cohérent toujours renouvelé qui prend tournure entre la sculpture et l'installation.

La couleur de l’asphalte
Depuis ma maison-atelier, je vois la rue. Ma rue. Elle est vide. D’habitude relativement passant et vivant, mon quartier populaire offre aujourd’hui un tout autre visage. Il n’y a pas de voiture qui circule, pas de vélo, pas de piéton non plus. Il n’y a pas de bruit. Il n’y a pas « âme qui vit ». On confine.
Depuis la fenêtre de mon atelier-maison, aspiré plus qu’à l’accoutumé par mes rêveries pré-créatives, l’asphalte, le mobilier urbain, ou la signalisation routière me sautent aux yeux ! Chimériquement, j’y vois le théâtre d’une monstration particulière.
Dans ce périmètre familier dialoguent devant moi, et pour la forme, les couleurs et les signes qui fondent mon vocabulaire courant.

Fragments d’élément de langage d’installations passées, glanées à l’atelier, revisités, elles trouvent ici, comme une gageure ou un pied de nez fait à la pandémie, un réemploi à l’épreuve de mon immobilisme. Tantôt rondes ou anguleuses, imposantes, déployées ou plus simples, ces formes-vocabulaire minimalistes conversent une fois de plus avec l’environnement immédiat.
La couleur se révèle, ici plus qu’ailleurs, sur un terrain de jeu idéal : les jaunes vifs ou les bleus électriques répondent aux nuances de gris infinis du macadam… Le soleil doux d’octobre se chargeant de contraster la conversation.
Changement de paradigme. Qu’à cela ne tienne, on s’invente un espace de monstration, à portée de bras, à bras de rue…
Parenthèse (des)enchantée : Créer partout, tout le temps, quoi qu’il advienne, quoi qu’il en coûte. Olivier ROCHEAU - Avril/Octobre 2021

Ce projet fut pensé durant l’un des confinements nationaux, comme une recréation, dans l’élaboration de mon travail coutumier, mis en pause par l’épidémie de COVID 19. Toutefois, sa révélation photographique fut mise œuvre, tel qu’il fut imaginé, en octobre 2021.