MATIÈRE NOIRE

Geoffroy MATHIEU est photographe, diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles. ll s’intéresse aux paysages en mutation.

MATIÈRE NOIRE
«Ici est notre séjour, y porter un regard attentif est le plus sûr remède contre le nihilisme.». Belinda CANONE, S’émerveiller.

Le projet Matière noire est une utopie, une hypothèse photographique. La matière noire est une composante inconnue de notre univers que les astrophysiciens du monde entier tentent d’identifier et qui représente 95 % de sa masse. Pour pouvoir la photographier, il me faut donc installer mon regard dans un paradigme nouveau me permettant d’identifier des choses, des paysages, des situations, des personnages dans lesquels j’entrevois la matière noire qui les traverse.

« Au cours des dernières décennies, les observations scientifiques ont, semble-t-il, détecté la présence dans le cosmos d’une nouvelle ­catégorie de matière, différente de la matière classique. Qualifiée de "noire" car très difficile à détecter, elle est beaucoup plus abondante que son ­homologue ordinaire. Avec la non moins mystérieuse "énergie noire", elle représente 95% du contenu total du cosmos. Sa densité est telle qu’elle conditionne l’avenir de l’univers tout entier. Les recherches menées pour identifier sa nature promettent d’ouvrir de nouveaux horizons à notre ­compréhension de la réalité. » Alberto CAZAS GONZALES, physicien

« La matière noire n’émet pas de lumière et à l’inverse, la lumière la ­traverse complètement. Elle est donc véritablement noire et le seul moyen de la voir, c’est en observant ses effets sur son environnement. » Yannick MELLIER, astrophysicien.

« Un cadre conceptuel non dogmatique oriente le travail de Geoffroy Mathieu vers une sorte de paradigme physique et poétique - « bachelardien » - qu'il identifie à la "matière noire" et qui lui donne une méthode de dévoilement des faits ou situations poétiques. Ce qui pourrait être rangé sous la bannière d'une photographie intuitive, consacrant le prosaïsme comme horizon d'une démarche poétique en photographie, se retrouve projeté dans une perception plus ambitieuse qui, au-delà du fait brut engage une lecture globale du monde. Cette orientation qui dépasse toute thématique pour configurer une pratique en soi retrouve les accents des débats du début du XXe siècle opposant l'idéalisme et les tenants des rapports entre l'énergie et la matière. Il s’agit ici de retrouver le souffle d'une pensée liée à la physique contemporaine pour en produire une forme expressive par la photographie. » Michel POIVERT à propos de la série Matière noire
 

LIENS :

ARTICLE "De la possibilité d'un dialogue avec l'invisible" par Geoffroy Mathieu (blog de Fabien Ribery)
Livre, édition Poursuite
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